Les arguments nous permettant d’affirmer que l’alimentation biologique peut nourrir la planète sont :
- que d’après l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture : « À l’échelle mondiale, compte tenu des connaissances et des technologies actuelles, les agriculteurs biologiques ne peuvent produire assez pour nourrir tous les habitants de la planète »
- qu’une étude récente menée par des scientifiques de l’Institut de recherche pour l’agriculture biologique en Suisse a montré que les fermes biologiques avaient un rendement inférieur de seulement 20% aux fermes conventionnelles sur une période de 21 ans. En passant en revue plus de 200 études menées aux Etats-Unis et en Europe, Per Pinstrup Andersen (professeur à Cornell et gagnant du World Food Prize) et ses collègues sont arrivés à la conclusion que le rendement de l’agriculture biologique arrive environ à 80% du rendement de l’agriculture conventionnelle.
- que d’après Brian Halweil, un bon nombre de dirigeants de l’industrie agricole, de scientifiques spécialisés dans l’environnement et dans l’agriculture et d’experts agricoles internationaux pensent qu’une transition à grande échelle vers l’agriculture biologique permettrait non seulement d’augmenter l’approvisionnement alimentaire mondial mais serait peut-être la solution pour éradiquer la famine.
- que l’agriculture biologique engendre moins de dégâts pour l’environnement et permet de ne pas détruire la faune et la flore mais surtout qu’elle a des effets positifs sur la biodiversité et la vie sauvage.
- que dans les pays les plus pauvres où se concentrent les problèmes de famine, la différence de rendement disparaît complètement.
Les arguments nous permettant d’affirmer que l’alimentation biologique ne peut pas nourrir la planète sont :
- que d’après Norman Borlaug : " Nous n’allons pas nourrir 6 milliards d’êtres humains avec des engrais biologiques. Si nous essayons de le faire, nous abattrons la majorité de nos forêts et beaucoup de terres ne seront productives que sur une courte période ".
- qu’une consommation de viande moins importante dans le monde permettrait de produire plus de nourriture pour ceux qui ont faim ?Certainement, mais est-ce qu’ils pourraient se payer cette nourriture ?
- qu’il serait trop difficile de passer entièrement à l’agriculture biologique car il faudrait modifier trop de paramètres .Par exemple : 40% de la production céréalière mondiale sert à nourrir le bétail, pas les humains .Il faudrait donc nourrir le bétail avec autre chose que des céréales et trouver un moyen de transport et l’argent pour transporter ces céréales à des gens souffrant de la famine .
Conclusion finale :
« L’agriculture biologique peut-elle nourrir la planète ? » n’est probablement pas la bonne question dans la mesure où nourrir la planète dépend plus de la politique et de l’économie que de n’importe quelle innovation technique. La vraie question est : « Pouvons-nous nourrir la planète ? ».
Contrairement aux critiques qui affirment qu’il s’agit d’un retour à l’agriculture de nos grands-parents ou que la majeure partie de l’agriculture africaine est déjà biologique, que cela ne peut pas fonctionner, l’agriculture biologique est une combinaison sophistiquée de sagesse ancienne et d’innovations écologiques modernes qui permettent d’aider à maîtriser les effets générateurs de rendement des cycles nutritifs, les insectes bénéfiques et la synergie des cultures. Elle dépend énormément de la technologie - et pas seulement de la technologie issue des usines chimiques.
L’agriculture biologique pourrait aider à faire pencher la balance en faveur des petits fermiers dans les pays frappés par la famine.
Une étude plus récente du Fonds international de développement agricole a trouvé qu’à cause de son besoin en main-d’œuvre plus élevé, « l’agriculture biologique pouvait se révéler particulièrement efficace pour redistribuer les ressources dans les régions où la main-d’œuvre est sous-employée. Cela peut aider à contribuer à la stabilité rurale. »
Une transition mondiale vers l’agriculture biologique pourrait prendre des décennies.
Même si une transition vers l’agriculture biologique peut augmenter la production dans les pays africains et asiatiques les plus affamés, selon ce modèle, presque un milliard d’individus souffrira encore de la faim dans la mesure où tous les excédents seront simplement exportés vers les régions qui auront les moyens de les payer.